Dans la soirée, le nombre de gens avait diminué dans les couloirs. La plupart des pensionnaires se trouvaient ailleurs, comme au self’, ou alors dans les chambres. A cette heure-la, la salle de détente devait être assez prisée également, entre les alcools et les différents jeux. Surtout qu’elle était à l’intérieur de l’établissement, et qu’il n’y avait pas besoin de sortir pour y aller. Contrairement à la ville, où les divertissements étaient beaucoup plus variés mais aussi beaucoup plus loin. En plus, avec ce temps, peu de gens osaient s’aventurer dehors. La plupart des yajuus préféraient rester bien au chaud dans leurs lits. Exception faite des aquatiques, qui eux, adoraient sortir en jour de pluie, que ce soit pour profiter de l’eau ou pour admirer le paysage se remplir peu à peu de se liquide. Lorsqu’il pleuvait à Pheobe, la terre qui remplissait l’extérieur de l’établissement se ramollissait de plus en plus et des flaques se formaient un peu partout, rendant périlleuse une sortie en pleine air. Le pire était pour les yajuus félins. Que ce soit des chats, des guépards ou des panthères, chacun détestait lorsqu’il pleuvait, le soleil était cent fois mieux pour eux. Comme les vrais félins en quelque sorte. A la différence près qu’ils sont quand même humains.

Dans les chiitas qui déprimaient à cause de la pluie, on pouvait compter Haru. Il ne voulait pas aller dans sa chambre, celle-ci étant déjà occupée par ses colocataires, avait déjà mangé, et ne souhaitait pas se rendre à la salle de détente, en raison du trop nombre de gens qu’il y aura. Alors, il avait décidé d’errer. Oui, tout à fait d’errer. C’es toujours en errant que l’on trouve des choses intéressantes à faire. Ou des situations intéressantes à exploiter. Tout dépend de la personne. Et c’est en errant qu’Haru tomba sur Sancto. Ou plutôt, qu’il aperçu Sancto de loin. Ne l’ayant pas vu depuis longtemps, le blond commença à s’approcher de lui, avec un sourire. Avant de s’arrêter dans son geste : Il semblerait que Sancto était dans un échange verbal plutôt agité. Où la seule solution ne pouvait être que la bagarre.

Planté dans un coin, le chiita hésita dans un premier temps à intervenir. Choisissant la prudence, il décida d’attendre la suite des événements pour intervenir. Comme ceux-ci se transformèrent en une bagarre, comme deviné plus tôt, Haru décida d’aider Sancto. Ce serrait tout de même cruel de laisser son meilleur-ami se faire attaquer devant ses yeux sans réagir, non ?



Enfin, tout en prononçant ses mots, Haru activa son don. Ce qui eut pour effet de serrer les chaussures de l’inconnu, qui se bagarrait avec Sancto. Le but ? Le faire tomber bien entendu. Tout en jouant les innocents ~

Un Costaud ? Depuis l’arrivé d’Haru dans le pensionnat, il n’avait jamais combattu de « réel combattant ». Il y avait bien eu la fois où il avait eu une bagarre dans un magasin, avec Sancto, car on avait essayé de le raquetter. Mais au finale, les deux chiitas avaient prit le dessus sur la dizaine de gars. Non sans mal. Le blond se souvenait des armes blanches que le gang avait sortit, car il voulait absolument gagner. Et des coups qu’il avait pris, surtout au début. Mais depuis, il avait retrouvé sa fougue de chiita. S’enflammant pour chaque remarque, attaquant avec les poings dès que quelque chose n’allait pas ou bien encore frappant dès que l’occasion se présentait, voilà comment était Haru depuis cette bagarre. Mais ici, dans l’établissement, peu de personne répondait aux critères que recherchait le blond. C’est-à-dire quelqu’un qui serrait prêt à recevoir des coups, à encaisser, et à en donner, sans remords quant à la taille d’Haru si possible. Mais le seul qui correspondait à ses critères était Sancto. Et le chiita se voyait mal se battre avec son meilleur ami. Enfin, en bagarre sérieuse, sinon, cela ne lui posait pas de problème de frapper son congénère. Adressant un magnifique sourire au nouveau venu, l’étudiant déclara :



Sur ce, il se précipita dessus, en se transformant en guépard en plein vol, pour faire plus de poids comparé au sien, beaucoup trop léger. .. Et fit tomber le nouvel arrivant. Sous cette forme, cela n’était vraiment pas dur. Mais comme il était dur de rester comme cela aussi longtemps, Haru se re-transforma en lui-même, un poids-plume qu’on n’avait aucun mal à soulever ou à déplacer. Mais bon, puis ce qu’il était en position de force, autant en tirer avantage, non ? C’est ce que fit Haru en lui donnant un coup de poing dans la figure. Hum, maintenant, il ne fallait juste pas qu’un surveillant passe dans les parages, puis ce qu’il avait prit part à la bagarre. Sancto vint bientôt l'aider contre ce grand gaillard.

Un requin ? Le nouvel arrivant était un requin ? Un défi de plus en plus difficile à gagner. Qui allait gagner entre deux chiitas et cet aquatique ? Là était la question. Une question qui pour l’instant n’avait pas de réponses. Même si celle-ci commençait à se deviner au fur et à mesure du combat. Du point de vue du blond, lui et son camarade guépard ne pouvait que gagner, question de logique. .. Et légèrement de fierté aussi. Cette dernière chose y était même pour beaucoup. C’était un des points de caractère de la plupart des chiitas. En même temps, pour se bagarrer tout le temps, il fallait que ceux-ci soit un point imbu d’eux-mêmes. En effet, s’il ne l’était pas, il ne se lancerait pas dans des combats sans avoir la certitude de gagner, ce qui n’était pas toujours le cas. Il fallait aussi qu’ils soient un poil sang-chaud, histoire de frapper quelqu’un dès que ce quelqu’un énervait.




Les paroles d’Haru étaient vraiment ironiques. D’une part car il ne croyait pas lui-même ce qu’il disait. D’autre part car il gardait ce même sourire innocent sur son visage, alors que la situation était de plus en plus aux sourires carnassiers. Tout simplement car il trouvait cela plus marrant. Oui, Haru peut parfois avoir des idées bizarres qui lui passent par là. Alors que Sancto se transformait en hybride, le blond resta complètement en humain. Il avait toujours eu du mal à prendre sa forme mi-animal mi-humaine, et comme il venait de se transformer entièrement en guépard, il ne pourrait pas la prendre avant au moins dix bonnes minutes, le temps de complètement récupérer. Mais pendant ce temps-là, Haru ne resta pas inactif : il essayait de placer des coups dès qu’il le pouvait, essayant de ne pas gêner son allié.

Lorsque les paroles d’un prof parvinrent jusqu’aux oreilles de l’étudiant, celui-ci s’arrêta en pleine action : c'est-à-dire alors qu’il allait donner un coup de poing dans le ventre de son adversaire. Situation plutôt comique vu qu’il suspendu son geste et resta dans cette position pendant quelque dizaine de secondes avant de se remettre droit.




Haru avait vraiment l’attention de continuer cette bagarre plus loin, pour une fois qu’il pouvait se défouler ! Mais un deuxième membre de l’établissement vint l’interrompre, avec plus de colère et de reproche dans la voix cette fois. Aïe, le chiita était mal, il s'agissait d'un « vrai » surveillant, surveillante même, de ceux qui fichent une heure de colle pour tout et pour rien. Haru n’était pas le seul qui devait s’inquiéter, ses camarades avaient de quoi l’être aussi, ils vont bientôt tous se rendre chez la directrice, ou avoir des heures de colles.