Dilemme, dilemme.

Jamais Haru ne c’était retrouvé dans une situation pareille. Il croyait pouvoir faire ses emplettes gratuitement et gracieusement mais il n’y avait plus rien à voler. Tout avait été prit par une autre voleuse il paraitrait, quelques minutes plus tôt. Question de timing. Uniquement de timing. S’il ne s’était pas retrouvé bloqué derrière ce groupe de fille dans les escaliers, le blond aurait gagné deux bonnes minutes. Ou encore, s’il n’avait pas aidé un enfant à rattraper son cerf-volant, il serait arrivé bien avant. Haru pouvait se montrer bon et généreux. Ironiquement, même s’il avait aidé ce petit, il avait eu l’intention « d’enfreindre » la loi, pour voler la nourriture d’un fast-food. Ce qui allait priver plusieurs dizaines d’adolescents de leur repas préférés. Quelqu’un s’en était pourtant chargé avant lui.

Son arrivé sur les lieux du crime avait à peine été remarquée, tant les serveurs étaient encore sous le choc. C’est à peine s’ils pouvaient bouger, ou même parler, sans trembler. Comme bouleverser après un terrible choc, leurs yeux étaient ouverts plus grandement qu’à la normale, et ils étaient aussi blanc qu’un linge fraichement lavé, à croire qu’il avait vu quelque chose, ou quelqu’un, de terrible. Si leur supérieur n’était pas intervenu, ils n’auraient sûrement pas repris leur service, ni appeler la police pour signaler un vol massif de viande.
Haru repartit avec les mains aussi vides qu’à son arrivée.

Pour quiconque qui s’était trouvé dans la rue au moment des faits, il était facile de revenir à la voleuse. Mais personne ne semblait assez fou, dérangé ou même assez courageux pour la suivre, et lui réclamer les choses volées. Vu l’image qu’elle donnait d’elle, ce n’était pas étonnant. Pourtant, Haru voulait la retrouver. Elle lui avait prit sa nourriture, il la lui reprendrait. Le monde était aussi simple que cela. Le blond ne manquait pas d’argent, bien au contraire. Mais lorsque le repas était dérobé, il était bien meilleur a savourer. Et puis, il s’agissait-là de tuer le temps au passage.

Lorsqu’il tomba sur un groupe d’enfants courant dans la rue, il en héla un, lui demandant où était partie la voleuse du fast-food. Comme celui-ci allait partir sans dévoiler l’information désirée, le blond dû mettre 2 sous en jeu. Tout de suite, le gamin se montra plus ouvert, et le guida même jusqu’à la ruelle sombre où elle était sensée se planquer. Haru ne distingua pas tout de suite à qui il avait affaire, tant à cause de l’obscurité qu’au garçon devant lui. Celui-ci, effrayé par ce qu’il voyait, ou alors par la voix de la jeune femme, s’enfuit sans demander l’argent promit. Le guépard s’avança alors, jusqu’à reconnaître son interlocutrice.


Aussi vite que lui permettait ses jambes, il profita des quelques secondes de surprise que permettait cette phrase pour faire un roulé boulé, et piquer un morceau de viande, qu’il relâcha, en la lançant, sur Chisami aussi vite qu’il l’avait prit, consterné.

Complications.

Ah, Chisami. Aussi loin qu’il s’en souvienne, elle avait toujours été comme ça. Directe, franche, voir brutale. Elle ne ressemblait en rien aux autres demoiselles, beaucoup moins distinguée, s’apparentant quelque fois à un animal enragé et se comportant comme un garçon manqué. C’est sûrement ce qui faisait ce lien si.. particulier entre les deux guépards. Elle aurait été une de ses filles normale, chiante, ennuyante, jamais Haru n’aurait porté attention à elle. Ses fréquentations, ou plutôt ses liens sociaux, étaient –pour la plupart- des gens qui se démarquaient du troupeau. Pas forcément que des gens comme lui, c'est-à-dire originaux, ou comme Chisami, des « barges » sur les bords. Mais aussi des personnes osant affirmer leur opinion, ayant leur propre personnalité qu’ils assumeront jusqu’au bout. Tant que la personne n’était pas comme les autres étudiants, ceux qui se fondent dans la masse sans essayer de se démarquer, il s’en foutait qu’elle soit un intello, un geek ou une personne populaire. Il se foutait de l’apparence qu’elle pouvait avoir, et même de sa mentalité, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Tout ce qu’il voulait était faire la connaissance de gens qui ne rentrent pas dans le moule. Il n’était donc pas étonnant qu’Haru et Chisami se connaissent.


Un surnom affectif qu’il sortait du placard à chaque fois qu’ils se voyaient. C’était la routine : Elle lui disait de dégager, il lui disait de fermer sa gueule. Cela pouvait surprendre pour un simple étudiant passant au moment de ses « banalités de politesse », mais eux deux étaient habitués.

Soupirement. Toujours les mêmes phrases. Le nombre de fois où Chisami l’avait rabaissé de la sorte ne se comptait plus. A force, le blond était habitué. Mais pourtant, à chaque fois qu’elle tenait ce discours, il ne pouvait s’empêcher de soupirer. C’était un des « défauts » de la folie de la guéparde : Elle se croyait supérieur à tout le monde et essayait de créer son armée au sein de l’établissement. Comme si elle pouvait y arriver. Oui, Haru ne croyait pas en l’idéologie de sa camarade.


Petit sourire d’Haru à l’attention de l’étudiante. Il adorait lui rappeler qu’elle n’était rien d’autre qu’une élève à Pheobe. Une élève connue pour toute sorte de chose, certes, mais une élève tout de même. A ce moment-là, il sortit son portable de sa poche, et commença à rédiger des messages. Gardant les yeux sur l’écran, il continua son petit monologue, ignorant superbement sa congénère, qui se trouvait pourtant juste à côté.


Il leva enfin le regard de son téléphone, pétillant, puis le rangea dans sa poche. Posant un pied sur la brouette de Chisami, où se tenait encore des morceaux de viande, malgré l’appétit monstre de cette dernière, il déclara, aussi simplement que possible :