Journal 1
'' Pour moi une chose est sûre, la paix n’existe pas.''
19 septembre 1997 - Un journal, j’ai enfin un journal intime ! Aujourd’hui c’est mon anniversaire !! Je viens d’avoir 7 ans et maman m’a dit que je commençais à devenir grande. D’ailleurs c’est elle qui m’a offert ce journal ... Je suis contente, d’habitude personne ne me donne jamais rien...Maman dit toujours que le plus beau cadeau du monde c’est de vivre heureux. Je ne comprends pas vraiment mais peu importe, elle dit que je comprendrai quand je serais plus grande. Alors j’ai hâte de grandir !
20 septembre 1997 - Je ne sais pas trop quoi écrire dans mon journal...D’après mes amis je devrais raconter mes journées. Mais c’est complètement débile. Je pense que si quelqu’un le lisait un jour, il ne voudrait certainement pas lire les commentaires d’une enfant qui raconte ses amusements au parc...Alors je ne vais écrire que ce que je pense, ce que je ressens et les choses formidables qui m’arriveront !
02 octobre 1997- Maman est partie. Papa m’a dit qu’elle reviendrait un jour, qu’elle était partie pour des raisons d’adultes et que ça ne me regardait pas. Alors j’attends.
14 octobre 1997- Maman ne revient toujours pas...Papa à menti.
21 novembre 1997- Papa m’a frappé... Quand maman était toujours là il n’aurait jamais osé le faire. Mais c’est ma faute, je suis une mauvaise fille et papa ne me mérite pas.
01 décembre 1997- C’est bientôt Noël mais je sais que je n’aurais rien. J’ai été tellement vilaine depuis le dépars de maman que les coups de papa sont devenus plus fréquent. La nuit dernière il m’a criée dessus pendant plusieurs heures, j’ai encore plusieurs bleus aux cotes mais ça va mieux... Il empestait l’alcool et hurler que je ne servais à rien. Il a sûrement raison.
25 décembre 1997- J’avais raison, le père Noël ne m’a pas apporté de cadeau. En revanche papa est parti depuis plus de 3 jours...Qu’est-ce que je devrais faire ?
17 mars 1998- Je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre je suis un monstre
31 mai 1998- J’ai une nouvelle maman depuis que papa est revenu, elle s’appelle Baliana... Je ne l’aime pas, elle aussi à essayer de me frapper. J’en ai parlé à papa mais il a pris ça défense et m’a encore frappée ce matin. A l’école ma maîtresse m’a demandé ce qui m’étais arrivée aux bras qui étaient couverts de bleus, je lui ai répondu que j’étais tombé dans le jardin. Papa me fait peur, mais c’est la seule personne qu’il me reste alors je ne peux m’empêcher de l’aimer.
3 Janvier 2000- Chère journal, cela fait maintenant plus d’un an que je n’ai plus écrit sur tes pages. Mais il m’est arrivée plusieurs choses durant ces longs mois : Tout d’abord Baliana a quitté papa ; c’était ma faute, je le sais car papa m’a ensuite accusée et frapper avec un bout de bois pendant plusieurs heures. Il disait que si je n’étais pas née rien de tout ça ne serait arrivé... Il me déteste j’en suis sûr. Mais cette fois c’était pire que les autres, je me souviens encore du sang poisseux sur mes vêtements et de la froideur du plancher dans lequel je suis restée étendue, inerte pendant toute la nuit.
Je me souviens encore de la douleur.
Je ne sais plus ce qui c’est passé après, mais quand je me suis réveillée j’étais à l’hôpital, une gentille infirmière s’est penchée sur moi, me parlant d’une voix douce et limpide. Elle m’a dit qu’alerté par mes cris, des voisins avaient averti la police, mais elle n’a pas voulut me parler de ce qui été arrivé à mon père. Je ne l’ai appris qu’après ma sortie, il avait apparemment été arrêté mais c’était échapper du commissariat dans lequel il était. J’ai attendu, j’ai longtemps attendu qu’il revienne me chercher...Il n’est jamais venu, il m’a abandonné comme maman. A l’heure qu’il est, personne ne sait où il se trouve.
Bizarrement je n’ai pas cherché à le retrouver, il ne voulait plus de moi...Plus personne ne veut de moi maintenant.
Alors je suis parti, là où je ne pourrais faire de mal à personne...
25 août 2005- Je viens juste de te retrouver, chère journal. Cela fait 5 ans depuis mes derniers écrits, j’ai 15 ans maintenant et j’ai refait ma vie. Mais bizarrement elle n’ai pas vraiment comme je l’avais espéré, je voulais être heureuse, avoir une famille et vivre comme les filles de mon âge qui vont gentiment à l’école quand on le leur demande. Moi je ne vais plus à l’école, comme je te l’ai dit j’ai refait ma vie, une vie de trafic et de délinquance... Ce n’est pas ce que mes parents auraient voulu que je devienne n’est-ce pas ? Mais ils ne sont pas là, j’ai été trop horrible avec eux...J’aurais du faire la vaisselle quand ils me le demandaient au lieu de rechigner, j’aurais du être gentille avec eux et ne pas leur causer de soucis...Mais je suis tellement horrible qu’ils sont partis, tout le monde finit par partir à cause de moi finalement...
Mais revenons à ma vie présente, est-ce que tu aurais pensé toi, que je sombrerais ainsi dans la drogue et la délinquance ? Non bien sûr, tu n’es qu’un journal... Mais tout ça ne me plait pas, les hôtels et restaurants ne veulent plus de moi, ils savent très bien que moi et ma bande faisons des ravages à travers la ville et nous avons maintenant une sale réputation. Je n’aime pas ça, je veux changer.
16 février 2006- Je déteste le monde, je le déteste.
9 mars 2006 - C’est idiot à mon âge d’écrire encore dans un journal intime non ? Je devrais te jeter dans un étang. Mais je n’en ai pas le courage, tu es tout ce qui me rattache à mon ancienne vie. Toi au moins tu ne me trahiras pas...
18 juin 2006- J’ai reçu une lettre. On m’invite à venir m’installer dans un pensionnat au nom bizarre, qu’est-ce que ça veut dire ? Ils veulent faire de ce bahut un havre de paix entre hybrides de différentes espèces, un endroit ou tous pourraient cohabiter sans guerre ni violence. La paix n’existe pas, la violence ne peut que régner sur ce monde aussi répugnant que tous ses habitants. Nous sommes pires que les humains.
20 juin 2006- Qu’est-ce que je devrais faire ? Je suis perdue... Et je n’ai personne pour m’aider.
22 juin 2006-C’est décidé, je pars. Mais j’hésite à t’emmener avec moi...Peut-être devrais-je te laisser ici, une autre vie m’attend. Je suis toute excitée et pourtant anxieuse à l’idée d’être déçut...Pour moi une chose est sûre, la paix n’existe pas.
Journal 2
'' Chez moi ''
12 avril 2009 ‘’Pour moi une chose reste sûre, la paix n’existe pas.’’
- J’ai longtemps hésité. J’ai jeté mon ancien journal, pensant jeter en même temps tous les souvenirs néfastes qu’il renfermait, mais je me suis trompée. Ces souvenirs resterons à jamais gravés en moi, je ne peux pas m’obliger à les oublier. Alors je les garde précieusement dans un recoin de mon cerveaux...
Et qui dit ‘’ nouvelle vie ’’, dit nouveau journal. Et bien voilà ! Il m’a fallu du temps pour le fabriquer, mais je voulais qu’il soit exactement comme le premier, le résultat est plutôt pas mal...Pour une fois je suis assez fière de moi.
Mais je ne compte pas vraiment écrire dedans...Seulement savoir que j’ai un objet à moi seule, qui renferme des souvenirs me convient, je ne cherche pas à raconter ma vie, seulement ce qui me semble essentiel.
J’ai oublié presque tout le contenu du premier journal, mais seulement la formulation des phrases...Après tout je n’avais qu’une dizaine d’année lorsque ma mère me l’a offert, mais les faits sont bien présents dans ma tête, je n’ai pas perdu un seul instant de ce passé que j’aurais autrefois tout fait pour oublier.
Et bien, me voilà en dernière année dans ce pensionnat au nom bizarre, à force de sécher les cours j’ai finit par en connaître les moindres recoins et ses couloirs non plus de secret pour moi. Peut-être est-ce un vrai labyrinthe pour les nouveaux, quant à moi je le considère comme ma maison... Je pense que je serais complètement perdu si un jour l’idée me venait de retourner dans ma ville natale ; mes repères sont ces murs colorés qui font le tour des bâtiments, le bruit des chaises sur le sol lorsque la sonnerie retentit, la caresse du vent lorsque l’on passe devant une fenêtre mal fermée par un élève... Maintenant je ne peux vivre sans tout ça. C’est chez moi et je compte y rester.
4 septembre 2010- Et moi qui pensais être de forte constitution physique avec tous ses coups que j’ai du recevoir durant mon enfance... Je me suis complètement trompée !
J’ai trop fumé...Beaucoup trop même. Et il faut dire que mon penchant pour la drogue n’a rien arrangé, j’ai pourtant essayé de freiner lorsque j’ai débarqué ici mais rien n’y fait, je suis dépendante et c’est comme ça.
Bref, j’ai été hospitalisé pendant presque un an ! Problème aux poumons, je dois faire gaffe à ma santé, ne plus fumer, ne pas trop forcer sur le sport...Tout le blabla des médecins quoi. Tss... Pour qui ils me prennent ? Arrêter la cigarette ? Et puis quoi encore ! Non non et non, hors de question. Si je dois mourir, je mourrais la clope au bec et puis c’est tout. Pff... Foutu médecins.
Du coup j’ai carrément loupé ma dernière année d’étude...Mais peu importe, durant ma convalescence j’ai eu le temps de réfléchir (Trop même...) à ce que je voulais faire. Ce que je veux c’est rester ici, alors je reste. Bref, j’ai eu un poste de surveillante, n’est-ce pas fantastique ? Je vais pouvoir rester au pensionnat ! Par contre je n’en ai pas vraiment l’aire hein ? d’une surveillante je veux dire...Quelle idiote, je parle à un journal...
Les personnes avec qui j’avais noué des liens ont toutes finies leurs études, il ne reste que moi. Le nouveau personnel ainsi que de nouveaux professeurs ne me connaissent pas encore, et risque de ne pas me connaître avant longtemps. D’ailleurs je me fiche pas mal qu’il ne sache pas qui je suis, à vrai dire cela m’arrange, il ne me connaisse pas ? Et bien tant pis, s’ils me prennent pour une élève et bien autant me comporter comme telle.
10 septembre 2010 Ha que je m’amuse ~ les professeurs qui m’étaient inconnus ni ont vu que du feu, ainsi que les élèves qui me croient être une jeune fille de 17 ans. Bon, certes c’est assez énervant... Je ne fais tout de même pas aussi jeune ?! Mais c’est tellement amusant de manger au réfectoire en compagnie des élèves sans qu’ils croient une seule seconde que je fais partie du personnel ~ Bien sûr ma couverture ne risque pas de durer l’éternité, les heures de colles ont tendance à pleuvoir sur certaines personnes un peu trop rebelles à mon goût. Mais je ni peux rien, le boulot c’est le boulot et entre mes petites escapades incognito et mon devoir, il n’y a pas vraiment à choisir.
Je pense qu’a partir de maintenant je n’écrirais plus dans ce journal, je le garderais sûrement dans un coin de ma commode à coter du lit. Relire ces lignes me ferons du bien lors des moments d’angoisses, même s’il m’arrive très rarement d’en avoir...
Et puis surtout, je crois bien que j’ai passé l’âge du journal intime...
Lizzieste El Druken