Quand il marche dans les couloirs, voire même dans la rue, Gunji ne passe pas inaperçu. Absolument pas. A cause de quoi ? Probablement de ses cheveux bleus méchés de turquoise. Disons que la couleur est tellement flash qu'elle se voit généralement de loin. Et il assume. Totalement. Il ne lui ait pas venu une seule fois de les teindre ou de mettre une perruque. Ces même cheveux forment sur sa tête des épis épars, avec quelques mèches lui tombant sur le front. Mais ce n'est pas la seule chose qui fait qu'il est remarquable. Bien au contraire. Il est également grand. En effet, il mesure tout de même un mètre quatre-vingt-huit. Et attention, un mètre quatre-vingt-huit de muscles ! Parce que oui, en plus de ça, il est musclé. Mais en même temps, on en attend pas moins d'un professeur de sport qui fait de la musculation tous les jours. La troisième raison au fait qu'il ne passe pas aperçut est son visage tout entier. On pourrait le qualifier de... dur. Et principalement la présence d'un bout de squelette sur sa joue. Mais c'est surtout ses yeux turquoises qui effrayant les autres. Bleus électriques, ils en imposent pas la lueur de sadisme qu'il arrive facilement à y insérer. De plus, il se maquille toujours très peu, juste au niveau de son regard. Il utilise une couleur entre le bleue et le vert et en met toujours à côté de chacun de ses yeux. Ses lèvres, quant à elles, sont relativement fines et "normales". Pourtant, quand il sourit il peut vraiment faire peur. Ce n'est pas une plaisanterie. Ce n'est pas une exagération. Disons qu'il a une manière d'étirer les lèvres très ... étranges. Un vrai sourire de sadique, disons, pour être clair.
Au niveau vêtements, ils ne porte quasiment que des vestes blanches à col noir lui descendant jusqu'aux milieux du ventre, sans rien au-dessous. Il a besoin d'éprouver la sensation du vent sur son corps pour se sentir vraiment vivant. C'est une chose presque vitale pour lui et il ne serait pas prêt à l'abandonner. Ses jambes, elles, sont cachées par des pantalons de la même couleur, variant entre le foncé ou le clair.

Pour finir, parlons de sa forme animale. Quand il est en requin, sa peau est d'un bleu foncé devenant blanc au niveau du "ventre". Et il en impose. Vraiment. Ces animaux sont généralement assez grands et lui ne déroge pas à la règle. Il est même plus grand que la moyenne. Ça ne donne absolument pas envie d'aller à la mer avec lui, ça c'est sûr.

Gunji est un être étrange. Telle est ce que dira la plupart des personnes qui le connaissent même seulement de vue. Enfin, ils le diront avec peine, en murmurant, de peur de se faire surprendre. Disons juste qu'il est considéré comme ça parce qu'il est vu différemment par chaque personne. Il agit différemment avec chaque personne, disons le plus simplement. Mais voilà, c'est sa personnalité. C'est lui. On ne peut pas l'accuser de n'être pas honnête avec lui-même au moins ! Nous allons donc voir tous les cas de figure.

Si tu ne le connais que de vue : tu entendras forcément parler de la réputation qu'il traîne, par rapport à son cynisme légendaire. Tu ne le verras probablement pas à l’œuvre, certes, mais tu en entendras parler et tu te diras que c'est suffisant. Peut-être même que tu auras peur de lui. Pourquoi pas, après tout. Puisque tu sauras forcément qu'on l'accuse d'être à l'origine de nombreuses bagarres. Sans aucune preuve bien évidemment. Et les étudiants autant que les membres du personnels ou les autres professeurs ne diront jamais rien. Ils ne sont tout de même pas suicidaire !

Si tu es son élève : tu verras son côté totalement et irrémédiablement sadique. Tu sauras avec précision le sort qu'il réserve aux étudiants qui osent bavarder pendant son cours au lieu de l'écouter sagement. Peut-être même qu'il t'aura déjà lancer un ballon de foot en pleine tête. Ou qu'il t'aurait tapé avec sa rackette de badminton. Tu découvriras aussi à quel point il est beaucoup plus cynique et cruel dans ses propos que les autres le croient. Il ne laisse jamais aucune occasion passer. Et il n'hésite pas à humilier ses élèves, sans se laisser attendrir par les larmes. Mais tu découvriras également qu'il est possessif. Seul lui aura le droit de se moquer de toi ! Quiconque, autre que lui, sera pris en train de te martyriser se verra sévèrement réprimander... par des coups, bien évidemment.

Si tu lui parles pour la première fois : tu le trouveras tout de suite insupportable. Même s'il ne te connait absolument pas, il se permettra de te critiquer, n'hésitant pas une seconde à dire ce qu'il pense de négatif de toi. Mais surtout, il s'amusera à te mentir, à te tromper. Ça le fera bien rire de te voir perdu et de tout aggraver. Bien sûr, il ne le montreras pas, mais il n'en laissera rien paraître, gardant tout ça pour lui. Il se pourrait même, peut-être, qu'il te donne un faux nom. Tout dépend s'il s'intéresse un minimum à toi. S'il a envie de jouer avec toi. S'il t'estime suffisamment utile pour le divertir.

Si tu as réussi à te rapprocher de lui, voire à t'en faire un ami : tu verras à quel point il est protecteur. Encore plus que ce que tu croyais à l'origine. Il cherchera à te protéger par tous les moyens possibles, pas des remarques ou des actes, tout dépend à quel point tu t'entends bien avec lui. Tu constateras également qu'il est vraiment bagarreur, que ce n'est pas juste une rumeur. Tu participeras même à une de ces "disputes" un jour. Mais tu verras aussi qu'il ne fait que réagir aux provocations. Bon, après il est vrai que pour lui un regard de travers, sécher son cours ou s'en prendre à un de ses proches, est une provocation. Ce n'est pas de sa faute s'il est susceptible ! Il te tapera même aussi, probablement. Mais ce ne seront que de petits coups sympathiques ne visant absolument pas à te faire mal. C'est juste sa nature. Tu verras également qu'il peut être gentil et serviable. Quand il en a envie. Quand il sent que c'est nécessaire. Néanmoins, il fera un petit effort pour toi, même si ce dernier ne sera pas forcément visible. Ce n'est pas de sa faute s'il n'est pas conditionné pour l'être. Si la chose horrible qui lui est arrivé l'a changé.

Pour finir, Gunji est lui. Juste lui. Et il n'est pas prêt de changer. Il faudra donc se contenter de ça et ne rien demandé de plus.

Gunji regardait avec mépris les élèves qui s'entraînaient au basket. Comment cela se faisait-il qu'ils étaient si nuls ? Avec lui comme professeur, ils auraient dû être des champions. Mais ne l'étaient pas du tout. L'homme au cheveux bleu soupira, croisa les bras, puis fronça les sourcils, son regard dirigé vers deux élèves qui se faisaient des passes. Ce n'était pas parfait. Mais mieux que rien, somme toute. C'était même les plus forts de la classe. Il les observa ainsi un par un, mais fut brusquement dérangé par une balle qui venait de percuter son pied. Il baissa la tête. Un élève se précipita vers lui en s'excusant et voulu attraper l'objet, mais arriva trop tard. Le professeur s'en empara, le regarda droit dans les yeux, un sourire sadique prenant forme sur ses lèvres.

« Hé, champion, tu as intérêt à t'être améliorer d'ici la fin de l'heure sinon... »

Il ne finit pas sa phrase. C'était inutile. Il se contenta de lui lancer la balle en plein ventre. C'était la meilleure des menaces. Pourtant, il n'avait pas non plus mis toute sa force. Ça aurait été problématique si l'élève n'avait pu continuer de jouer... Après tout, ils avaient un match dans un mois. Un mois. Gunji voulait absolument gagné. Question d'égo. Il refusait à ce que sa classe perde ! Ce serait une humiliation dont il ne se remettrait jamais. Et donc les enfants en feraient les frais.
L'adulte se tourna ensuite pour regarder chacun de ses étudiants, un par un. Ils avaient tous les yeux rivés vers lui, attendant une parole, un geste. Ils avaient bien vu qu'il était en colère et ne se demandait, d'ailleurs, pas trop la raison. Mais ils savaient aussi que leur professeur s'apprêtait à parler. Ils le connaissaient un minimum, tout de même.

« Vous avez tous du remarquer que vous êtes des cancres. Des nullités. Des déchets. Et je refuse d'entraîner des déchets ! Vous avez donc un moi pour devenir des champions. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Si on perd le match, je m'assurerai que vous n'oublierez jamais... »

Ils se remirent précipitamment aux dribles, échanges de balles et autres activités. On ne pouvait pas leur reprocher d'être suicidaire au moins. Même si certains l'étaient, comme celui qui rigolait à chaque fois qu'il n'arrivait pas à rattraper la balle. Suicidaire. Il trouvait ça drôle ? Il ne prenait pas les menaces du professeur au sérieux ? Il allait s'en mordre les doigts. Gunji décroisa les bras et s'avança vers lui, causant sur son passage l'arrêt de certains étudiants qui le regardaient passer. Arrivé à proximité du turbulent qui ignorait les gestes précipités et craintif de son camarade, Gunji s'arrêta. Il observa la jeune homme un moment. Puis quand celui-ci laissa s'échapper une autre balle qui roula avec douceur vers l'adulte, ce dernier l'arrêta du pied. Il la relança ensuite brutalement sur l'élève à qui elle appartenait. Dans les jambes. Ou les genoux plutôt. L'a personne visée sentit donc ses genoux céder sous lui et s'écroula. Quand il se retourna pour voir qui avait fait ça et qu'il vit les yeux furieux de son professeur, il alla récupérer la balle et se montra ensuite plus sérieux. Heureusement.
L'homme aux cheveux bleus s'éloigna donc en direction de sa place, juste à côté de Nahora qui devait être arrivée entre temps. Il lui fit un signe de tête, puis s'assit, re-croisa ses bras et regarda tout le monde. La stagiaire rigola, lui posa une main sur l'épaule et demanda d'une voix insolente s'il ne se trouvait pas trop dur avec ses élèves. Pour toute réponse il haussa les épaules, sans la regarder. Ils étaient peut-être devenus un peu plus proche, mais Gunji tenait énormément à son travail. Il ne voulait donc pas être dérangé. Après un autre petit rire, elle se décida finalement à le laisser tranquille. Elle fit ensuite ce que lui-même aurait dû faire. Elle alla aider les élèves. Gunji se permit donc la regarder un instant. Un court instant. Avant de reporter son attention sur les adolescents.