Je galérais vraiment à trouver le sommeil. Comment dormir alors qu'on n'en a aucune envie ? Il ne fallait pas que violer le couvre-feu devienne une habitude mais je sortais toutefois du campus, légèrement vêtu. J'aimais le froid mordant de la nuit décuplé par mes sens. Faisant le vide dans mon esprit, j'écoutais la beauté de la nature, saccadé par le bruit de mes pas sur le gravier. Qui choisirent une fois de plus le lieu où mon destin voulait m'emmener. J'avais cru voir un perroquet vert fluo avec un pull-over... Attends... Un perroquet vert avec un pull-over !!!?

Oui c'était une de mes particularités, je voyais parfaitement bien dans le noir.

Je le suivais intrigué, le vit s'enfouir littéralement dans un trou du mur d'un bâtiment que je ne connaissais pas, j'observais les lieux. Une librairie. Mais la porte s'ouvrit dans un fracas assourdissant de casseroles, le doux contact de l'acier... J'avais mis les mains aux oreilles puis finit par les retirer, tout allait bien. C'était toujours le bruyant volatile perché plus haut. Je le regardais, se devait être un pensionnaire de Phoèbe.

-Salut.

Je ne savais pas quoi dire de plus, je n'avais rien à faire ici, puis mon regard se posa sur les magazines et nombreux livres. J'avais repéré une bible de poche, je m'avançais pour la toucher. Et ouvrit au hasard.

"Construisez votre temple sans outils et sans bruit"

Je méditais quelque temps là-dessus, ne quittant pas des sens mon mystérieux perroquet.

Bon, le perroquet c'était mis à parler, sous sa forme hybride, les oiseaux me fascinaient la plupart du temps, et je ne pus m'empêcher de le montrer. Une longue pause, je n'entendais que le bruit de nos respirations.

-Heu... Salut Sancto. On a déjà du te le demander et sa te gêne peut-être ... Mais comment as-tu perdu ton œil ? C'est lors d'un combat entre chiitas ?

Je faisais une nouvelle pause. Pour survivre dans ce monde, j'avais souvent du mentir et user de toute ma ruse. Mais je ne voyais pas l'intérêt de mentir. Je le faisais déjà à contrecœur alors si en plus ce perroquet n'était pas dangereux... Par contre je n'étais guère flatté par ma renommée. Sa à des avantages comme des inconvénients. Pour exercer mon boulot d'espion sa peut être lourd.

-je l'ai perdu dans un combat... À Rio de Janeiro au Brésil.

Je faisais une nouvelle pause, il faisait sombre ici et le plumage vert flou l'agressait les yeux. Je me rendus compte que j'ignorais son nom. Et que je n'avais pas fait mon protocole. Je approchais donc de lui et posais mon nez dans sa nuque. J'humais puis mémorisais et enfin je dis quelques pas en arrière. Son odeur ressemblait fortement à celle de ma mère. Perroquet elle aussi, elle avait un plumage rouge magnifique avec quelques mèches vertes. J'étais dans mes pensées puis je revins brutalement a la réalité. Je navais pas fini le protocole.

-quel est ton nom ?

Je garderais bien son odeur en tête. Et assurerais sa sécurité. J'avais tendance à surprotéger les perroquets, que j'aimais beaucoup. Ils me faisaient penser à ma mère. Et c'était agréable.

-si un jour tas un souci, appelle moi, je serais ravi de t'aider.

Je lui tendais ma carte en vrai professionnel. Avec mon numéro dessus. Mais à mon avis sa méritait quelques explications. Mais je n'étais pas prêt à me confier à lui alors que je le connaissais à peine. Je napprofondirait que s'il pose la question. Mais je n'avais jamais entendu parler de lui, je ne connais rien de lui. Pas la moindre idée de son caractère. Pourtant un perroquet, vert flou de surcroit, sa sait se faire remarquer.

-je l'ai perdu dans un combat... À Rio de Janeiro au Brésil.

Ah, ouais, j'en était sûr. Mais j'ai bien de la chance que ce petit prétentieux croient qu'il aie une réputation d'enfer. Sans mon ordi, je serait paumé en ce moment. Mais qu'il s'ouvre à moi comme ça... J'ai pas bien saisit pourquoi. Ce type est un menteur, non?

-quel est ton nom ?

Ah, oui. Que suis-je bête.

" Ah, oui. Moi c'est Pampa! Enchanté! "

Et, juste après, il me renifle. Son don est d'avoir des sens sur-développé. il enregistre mon odeur? Comme les Inu?

-si un jour tas un souci, appelle moi, je serais ravi de t'aider.

Il me tant sa main, avec une carte dessus. ah. je sais ce que sait!

" Non merci, j'ai déjà ton numéro... "

plus je lui parle, plus j'ai l'impression de le connaitre par coeur, alors que je sais que c'est complètement faux. "une histoire de connaissance", avait dit Zarb. Souvent elle marmonne des trucs sans intérêt qui se révèlent utile après. ce serait une forme de don? Elle me fera toujours rire...

"Pampa ? C'est un prénom sympa !"

Je restais silencieux, doué de mon sang froid légendaire.

-enchante.

Par contre je ne savais pas comment prendre le fait qu'il semblait en savoir beaucoup sur moi, il a déjà mon numéro ? La carte glissa rapidement dans ma poche, et jinspectais le perroquet du regard. Ne sachant pas quoi penser. Au lieu de poser directement mes questions. Je disais non sans regards interrogateurs :

-eh bien tant mieux.

Je l'observait toujours, je n'aimais pas cette ambiance pesante. Et pourquoi l'était elle d'abord ? C'était parce quil semblait en savoir beaucoup sur moi ? C'est vrai qu'en général sa avait le don de me faire adopter des attitudes peu courtoise, lente, comme qu'en je faisais un échange d'informations. Je ne voulais pas de sa avec pampa. Je souriais donc, l'oeil rieur.

-ne me dis pas comment tu l'as obtenu surtout... Je le donne presque à personne. C'est haru qui te l'as filé ? Si c'est pas lui c'est qui ? Une nana.

Je riais, espérant détendre l'atmosphère. Puis j'enchainais, sincère :

-j'ai l'impression que t'en sais beaucoup sur moi, je me trompe ? Et ce que je trouve triste, cest que je ne sais rien de toi. Pampa le perroquet vert fluo.

J'espérais qu'il était bavard car je n'ai nullement envie de lui tirer les vers du nez. Je m'asseyais plus loi. Sur un pouf moelleux, je me mettais à mon aisé, et ne montrais pas celui qui était libre plus loin. J'oubliais quil faisait nuit et que ce n'était vraiment pas le moment de taper la discut' .